Cet ouvrage publié à titre posthume (1820) apparaît comme le témoignage de Staël sur sa condition de proscrite, puis d'exilée.

Commencé en 1811 à Genève, poursuivi en 1812 après l’arrivée en Suède, il demeure inachevé. La première partie de l’ouvrage, retravaillée et mise au propre par Staël, concerne les années 1800-1804, marquées par la proscription loin de Paris, tandis que la seconde partie couvre la période 1810-1812, époque qui voit la destruction de De l’Allemagne et l’exil, d’abord à Coppet, puis en Autriche, en Russie et enfin en Suède.
Il s’agit à la fois d’un ouvrage de souvenirs où Staël se raconte, mais aussi d’un texte politique qui dessine le portrait d’un Napoléon despote, d’une rencontre entre le moi et l’Histoire, ainsi que l’indique Auguste de Staël dans sa préface : « Ma mère songeait donc moins à composer un livre, qu’à conserver la trace de ses souvenirs et de ses pensées. Tout en faisant le récit des circonstances qui lui étaient personnelles, elle y insérait les diverses réflexions qui lui avaient inspirées, depuis l’origine du pouvoir de Bonaparte, l’état de la France et la marche des événements. »